| Avec des si, elle scierait |

Hier je les ai retrouvées. C’était pas extraordinaire, mais mieux que j’imaginais. A moitié fatiguée, à moitié contente, à moitié triste, à moitié artificielle, à moitié nostalgique, à moitié joyeuse, à moitié consternée.

On est parti et ses bulles de savon s’envolaient dans la nuit et disparaissaient, déjà. Soirée tout aussi éphémère.

‘Depuis quatre-cinq jours, ça ne va vraiment plus, tu es désagréable avec tout le monde, tu as l’air de nous prendre pour des incapables, tu nous fais du mal.’

Bien sûr, je fais du mal à tout le monde, et vous que faîtes-vous alors. [Tu es la pire, tu le sais, tu le fais volontairement et tu te plais à t'apitoyer sur toi-même, oublie ton orgueil un moment] ‘On sait qu’il y a dû avoir quelque chose, tu n’es pas obligé de nous en parler, mais fais un effort’.

Mais taisez-vous. [Oui je ferais mieux de me taire, moi. Je deviens terrible.] Et je tuerai tous les affreux. J’en ai marre. Y’a une semaine j’ai appris qu’ils reviendraient, et je veux pas. Je ne veux pas les revoir prendre tant de place dans ma vie. Je ne veux plus d'eux. D'elle surtout. Et y’a une semaine c’étaient les mots durs. Et cette semaine, je n’en peux plus. De tout ce qui me mine, ce mépris des autres, c’est passager, bien sûr, comme chaque fois, mais j’en ai marre. Et puis dans chaque histoire, c’est affreux, ils sont ‘nous’ et moi je reste ‘je’ avec mes petits rêves naïfs. J’en ai marre. Et je suis agressive. Et je suis colérique. Et je me force à ne pas parler pour ne pas faire trop de mal. Dans ces moments-là je veux les faire souffrir le plus possible. Et elle avait raison quand elle a dit ‘tu es affreuse’. Et je deviens pathétique et je me dégoûte. Sacré moi. [C'est à toi de le décider, tu le sais bien. Avec lui, tu n'es pas comme ça. Avec lui tu ris.]