| Avec des si, elle scierait |

Ouais. C'était une journée comme une bulle en fait. Pleins de petits trucs reliés les uns aux autres, on sait pas trop comment.
Ce matin, paysage glissé sous une jolie mascarade blanche. Mais bon, l'émerveillement n'est pas éternel, on est en ville, la neige bien blanche ne fait pas long feu, elle est bien vite toute brunâtre. J'aime toujours autant entendre le petit crissement sourd lorsque je marche dessus. Noël bientôt, les rues incendiées de décorations ktich au possible. Des gens partout, qui trimballent de grands gros sacs, dont j'essaie de deviner le contenu. Dans quelques jours déjà. Noël. Un drôle de monsieur déguisé en Père-Noël,  en plein milieu de rue, qui fait tinter inlassablement sa petite clochette. Avec sur lui, une grand pancarte ridicule, de la pub pour un magasin.
Hier soir, retrouver un peu beaucoup le plaisir des mots. Martin Page et Baudelaire qui m'emportent avant que je ne m'endorme.

Cet après-midi, aller à un enterrement. La maman de C. Un cancer. Je n'aime pas. Mais bon, qui aime une chose de ce genre. Ca m'fout mal à l'aise. Et puis, ça fait mal, aussi. Et puis ce sentiment d'impuissance. Les regards qui ne sont pas toujours à la hauteur de ce qu'on n'arrive pas à dire.

Oh, ce soir il m'st arrivé une drôle de jolie petite histoire. Je voulais d'la monnaie pour prendre mon ticket d'bus, alors j'ai voulu m'acheter un truc à grignoter à un distributeur. Mais ma pièce ne faisait que de retomber, la grosse machine ne voulait même pas l'engouffrer. Alors j'suis allée à un distributeur, 'ai payé mon truc et en me baissant, j'ai vu un truc au fond. Au fond, dans le trou où notre nourriture tombe. J'ai regardé un peu mieux et je me suis rendu compte que c'est un livre. Moi qui désespérais que ça m'arrive un jour, voilà qu'au moment et à l'endroit où je m'y attends le moins, il y a un livre libéré... Dommage, pas de petits mots, d'adresse e-mail, ni rien, mais bon. 'Amours transversales' qu'ça s'appelle. Oh, je ne dis pas que ça m'a l'air d'un chef-d'oeuvre, non, non. Mais ça me plaît de penser que je l'ai trouvé, que quelqu'un espérait qu'on le lise, car il a dû être touché, marqué, emporté par ce livre. Si fortement qu'il a voulu le mettre sur le chemin de quelqu'un, pour que celui-ci ne passe pas à côté, comme je l'aurais fait.

Voilà. Et puis, on a beau dire, 'l'habit ne fait pas le moine', mais tout de même, après cet enterrement, je me sentais si étrangère à moi-même.. Dans ces chaussures de grande madame, dans mon manteau beige ressorti pour ne pas trop provoquer avec mon rouge vif, écharpe et pantalon gris, pull noir. Ca me ressemblait si peu toutes ces couleurs ternes, mornes. J'étais vraiment comme dans une autre personne. En décalage.

Je m'arrête, Bénabar plein la tête, j'aime. :)

Pis, aller j'ter un oeil là... http://www.koreus.com/files/200408/radiohead_creep.html