| Avec des si, elle scierait |

Hier soir, encore se perdre dans une crise de larmes, les laisser ruisseler sur mes joues et aller se cacher dans mon écharpe orange. La voix chancelante, la gorge serrée, oui c'était un gros noeud, comme si j'allais étouffer, les larmes que je retiens, la tête baissée, cachée derrière mes cheveux en bataille, je lui crie qu'il a tout détruit, qu'il est affreux, qu'il me détruit toute entière. Je ne termine même pas ma phrase que déjà les larmes me rattrappent, je baisse la tête, non je n'aime pas ces faiblesses, je m'obstine à regarder par terre, je ravale mes sanglots et crie encore un peu plus, tellement je suis perdue et tellement j'ai besoin de déjeter ça sur quelqu'un. Sur lui, évidemment. Car il m'a fait bien plus de mal qu'il ne pensait. Et puis aller me réfugier dans ma chambre, couchée sur mon lit, le nez perdu dans mon duvet, je sanglote comme quand j'étais petite. Il toque et entr'ouvre la porte, il me dit doucement que ça ne sert à rien de rester seule, 'tu te fais du mal', qu'il faut laisser les autres nous aider. Je grogne et il part. Je pleure de plus belle. Je me noie dans mon orgueil. Puis, je châsse toutes ces pensées, Pierrot, mon vieux Pierrot dans les bras. La peluche que mon frère avait avant qu'il ne meure, je le serre fort, aussi fort que j'ai mal. Puis, je me calme, toute la marée noire repart, lentement. Je reste coucher, à moitié endormie, Pierrot dans mes bras et l'explosion, l'implosion est vraiment terminée, je crois.

Ce matin, j'ouvre les yeux et j'entends Vivaldi, mes chères Quatres Saisons qui résonnent jusque dans ma chambre. Ah, oui, mon frangin, 18 ans. Arf, ça donne le vertige. J'souris un peu, sans même me forcer, j'exagère un peu l'excitation, je le le taquine, on rit un peu, puis autour de la table, ils voient que l'orage est passé, ils enlèvent toute cette boue d'nos yeux, ils sourient aussi, on mange, Vivaldi emberlificote mon coeur, j'me mets à sourire sans savoir pourquoi, ça va mieux, bien mieux.

En fait si je châsse les ombres, d'cette semaine il reste la flasque de M. remplie de rhum, ça m'fait rire, c'est une comme dans le temps, celles qu'on voit dans les films, il vient d'la recevoir. Pleine de malice, j'lui demande si je peux le goûter... Et m'voilà en pleine matinée, dans le couloir, à moitié cachée dans le casier, en train de déguster son rhum... Ca arrache ^^

M. et F. me racontent leurs frères et soeurs, moi aussi, pis c'est plutôt bien, les trois à notre coin de table, à murmurer rien qu'pour nous.

L'autre soir, avec mes frères et soeur, chacun avec un namoureux, sauf moi, arf, c'est la vie... chouette soirée, l'immense pizza, le tombeau des lucioles, puis après glisser sur la neige dans les rues, éclater de rire, les 7, si bien. On n'sait pas où aller, c'est passé minuit, on s'incruste chez Babou, j'me sens bien, là, avec eux. J'espère qu'aucun ne nous quittera..

Ce soir, théâtre, avec ma soeur, j'me réjouis :). Puis mes nouvelles Converses, avec mes lacets trop cools, rouges à pois noirs. Et samedi, théâtre avec Babou! :)

Puis, tout s'éclaircit, 'me reste plus qu'à m'activer! (Quelle vague de motivation et de reprise en main, je m'étonne moi-même!) (Oh c'est joli, les ê ont pas un chapeau tout droit.. :)