| Avec des si, elle scierait |

Hum, excusez les titres très futiles et inintéressants, j'en conviens. Absurdes, inutiles, décalés.

Malgré ma forte attirance pour l'art et les lettres, je commence de plus en plus à m'intéresser à la psychologie et aux troubles psychologiques, je trouve ça passionnant!
J'en viens à me demander si un métier là-dedans ne me plairait pas... Bien que toute sorte de choses m'intéressent et que je suis bien loin de pouvoir réduire ma vision de l'avenir à un seul métier. Mais, c'est vraiment passionnant, c'est le mot.

Et puis des envies d'écrire, de partir dans un truc à long terme. [Combien de fois que tu dis ça?  Que tu ressasses les mêmes envies, sans ne rien faire. Combien de fois, hein?] Terminer quelque chose, pour une fois. Profiter de ce dernier mois de cours, avec tout le matériel que je veux à disposition. Faire un livre mêlant images et textes. Quelques embryons d'idées. Des dialogues. Plus ou moins absurdes, plus ou moins farfelus, plus ou moins heu... profonds?

Je me sens bizarre, un peu creuse, oui. Même si la tête bien occupée, entre le théâtre et les représentations dans deux semaines, l'année qui arrive à son terme, les différents travaux à rendre, les projets de vacances à heu... réflexionner, mon violon que je néglige. Je me sens bizarre. Je ne sais pas trop ce que je veux, alors pour une des premières fois depuis le début de cette année scolaire, je m'arrête complètement, je ne m'engage à rien, je peux voir ma famille, je peux aller faire un tour à vélo avec mon papounet et me sentir légère, juste légère et insouciante, vivante, bien, je peux taquiner mon frère, rire et parler avec ma soeur, critiquer et glousser devant la télé hier soir, me poser des heures durant devant des matchs de tennis avec ma mutter, je peux prendre le temps de manger et d'être là avec eux, sans pression, sans obligation, juste le temps de vivre, sans rien à projeter, presque rien, le cinéma  à 11h00 ce matin avec J., pour mon anniversaire, elle m'a cadeauté aujourd'hui ^^ On a été voir "Million Dollars Baby" et j'ai été vraiment surprise, au départ j'étais complètement rebutée avec un titre pareil, puis elle m'a convaincu et là ce matin, en ressortant, j'étais toute heureuse de l'avoir vu, un bon film, vraiment, très juste, qui vient creuser, qui vient au coeur de la vie, des relations, vient titiller les gens, les émotionner... J'ai aimé. Et hier, c'était chouette notre répétition avec les costumes et tout, puis après notre bout de discussion au bord de l'eau, posé sur notre poutre de bois. A côté, la chouette ambiance, des gens qui jouent à la pétanque, d'autres assis autour de leur table, un verre posé devant eux, un autre qui sort son accordéon, les sourires des beaux jours plaqués sur les visages, que j'aimais cette ambiance... On se serait cru en France, dans un petit village de Provence, ou je ne sais pas trop où... On n'était pas vraiment dedans, un peu décalées, mais j'aimais les voir, j'aimais ce coin sous les arbres alors que le soleil tapait, j'aimais les voir à côté de nous, j'aimais voi leurs côté un peu rustres, avec leur tabac et leurs ventres rebondis, les grosses voix, les rires un peu gras, les quelques femmes qui surveillent leurs enfants, les verres qui se vident, les joyeux éclats de voix, l'accordéon, comme un air de Tiersen qui s'installe. Comme un bout de film. Comme un bout de roman. C'est ce que j'aime dans la vie. Je crois. J'aime les ambiances, même si je n'en suis pas vraiment, c'est ce que j'aime et ce que je recherche. Que ce soit en vrai, ou non, qu'importe. Mais des ambiances, sentir, palper, vivre, vibrer, ressentir cette ambiance. Se laisser hâper par elle, se laisser emporter. 

Et puis, oui, je me sens bien, revigorée, mais creuse, c'est étrange. Des soupçons d'envies mais une certaine fatalité. Je ne sais pas trop.
Comme si la vie avait perdu de sa saveur. 'Fin non. Au contraire, sa saveur se révèle à moi toujours plus grande. Alors que justement chaque jour je deviens un peu plus consciente de la mocheté du monde. Ca me force, ça me pousse justement à aimer toujours plus la vie, à trouver, à chercher le beau, le vrai, le grand, l'authentique sur cette terre.

Je ne sais pas, en fait. Peut-être que j'encaisse le coup de cette année, que je suis en train de digérer toutes ces émotions, tous ces instants que je regrette déjà et que je "range" en moi, que je grave délicatement, en tentant de ne rien oublier, ni les sourires euphoriques, ni les soupirs amers, ne rien oublier... Que je suis comme déconnectée de la réalité, là, en ce moment, comme si je m'éloignais et que tout se tassait en moi, que calmement, après tous ces cataclysmes en moi, après tous ces ouragans et ces tempêtes d'émotions, comme si au fond de moi, il faut un peu de calme pour que ça puisse se rééquilibrer, comme si j'avais mal menée mes émotions, que je leur en avais mis pleins la vue, qu'elles étaient dépassées, prises de court, et que maintenant, ça s'arrête. Non, ça n'est pas un arrêt. Plutôt une interruption. Je ne sais pas trop.

Oh et puis faut laisser faire la vie. A quoi bon tout analyser. On n'est même pas foutu de bien le faire.