| Avec des si, elle scierait |

Ce que je n'aime pas avec tous ces gens qui ont envie de faire tant de choses, c'est que la plupart du temps, ils ne font rien. Qu'ils disent "j'ai envie de faire des bolas", en achètent, en font 1semaine, et arrêtent. Mais au moins, ils peuvent dire "j'ai envie de refaire des bolas".
En fait, ce que je n'aime pas avec tous ces gens qui ont envie, c'est que c'est comme si c'était déjà gagné. S'il ne tenait qu'à leur petite volonté de faire ceci. Une sorte de "j'ai envie, il suffit que je bouge le petit doigt et je ferai le tout Magnifiquement".
Qu'ils revendiquent toutes ces envies, comme si ça faisait d'eux des êtres riches : parce qu'ils "ont envie" (et que ça leur semble tellement incroyable), c'est comme si ça leur appartenait, qu'ils étaient pleins de couleurs. Comme un nombre entier auquel on rajoute pleins de chiffres après la virgule : 0,59867785426978474688751687. Sauf que si l'on prend la troncature, il ne reste que 0.

Je fais surtout tout un bordel de trucs qui ne sert à rien, mais ça me plaît.

Les envies, ça m'tire en avant, heureusement que j'ai ça. C'est pas une richesse, c'est juste une possession, comme une autre. Les peurs, le mépris, les préjugés, tout ça.

J'avais envie de faire du théâtre, je suis minable mais j'en fais,
d'avoir un blog et de le remplir de manière plus ou moins régulière, il n'est pas encore comme je veux, mais ça fait une année que j'ai commencé,
de ne pas perdre de vue mes contacts "virtuels", on est loin de s'être perdu de vue, on s'est même vu en vrais,
d'avoir une année pas trop conventionnelle, je ne me suis pas résignée et j'ai fait une prépa d'art et ça me plaît,
de rencontrer des nouveaux gens, c'est peut-être pas toujours des relations qui durent mais j'ai rencontré pleins de nouvelles connaissances,
de prendre un peu confiance en moi, je commence presque à basculer de l'autre côté, en surface du moins... ,
de devenir quelqu'un que je ne méprise pas que j'arrive à respecter, j'y arrive petit à petit, 
d'oser dire aux gens que je les aime, je me lance et ça fait du bien, 
faire la folle et être aussi spontanée que j'en ai envie sans me bloquer et me contrôler, je passe maintenant pour une psychopathe...^^
de réussir mon examen de violon et de continuer, je l'ai réussi, je continue et j'en suis fière,
de me couper les cheveux toute seule, j'ai maintenant une jolie coupe à la garçonne,
de savoir cuisiner la moindre, c'est pas toujours merveilleux mais je me démerde,
de parler aux gens sans appréhender leurs visions de moi, juste d'oser parler, j'ose et ça libère,
d'avoir des amis et ne pas me cloîtrer dans mon monde, je passe de merveilleux week-end en leur compagnie,
de me trouver potable à tendance jolie, j'en viens à devenir un peu trop narcissique,
de ne plus cacher tout ce que je ressens continuellement, je deviens trop franche,
de ne plus être mal dans ma peau, je m'assûme et la d'vient bien plus agréable,
de porter ce qu'il me plaît sans me gêner, couleurs criardes ou truc farfelu, plus rien ne me résiste :)
de clâmer haut et fort ce que je pense, plus un débat sans que je ne m'en mêle...,
de tout changer ma chambre, d'avoir une vieille horloge, un encrier, tout pleins de trucs bêtes, je m'adonne au plaisir du matérialisme :)
d'avoir des envie qui durent et des rêvent qui tiennent, j'suis p'têtre encore dans la phase d'idéalisation des adolescents mais mes rêvent sont toujours là.

Je revendique mes envies... Peut-être, oui. Je les écrit pour les trier, matérialiser, les réaliser par après.

C'est surtout désespérement triste, de ne pas avoir [envie :] d'envies.

Wah...
J'ai envie de faire le même liste.
Ca me mettrait peut-être de bonne humeur.
(quoi que je suis plus de si mauvaise humeur que ça^^)

Ah mäis oui, äh mäis tu ne me réponds päs!

On tourne juste dialogue de sourds. Je me suis prévenue : ne pas comprendre ce que je veux comprendre [c'est plus arrangeant, mais l'arrangement ne sert à rien quand il est erroné]
Parce que moi aussi je peux faire une liste. (elle Peut le faire!).

Illustration!
J'ai eu envie de faire du théâtre, et j'en ai fait. Puis je n'ai plus eu envie, alors j'ai arrêté.
J'avais envie d'avoir un blog et de le remplir de manière pas régulière, il est comme je veux et je n'y suis qu'un personnage de fiction.
de ne pas m'ennuyer, j'ai bien fait je ne vois pas passer les mois.
Je n'avais pas envie de grossir un quelconque carnet d'adresse en me disant "il me faut de nouvelles connaissances", je n'avais pas envie de me définir par rapport aux autres, j'ai instauré un quotat (imaginaire) de sociabilité, et ça me va de m'accorder le droit de ne pas parler.
J'avais envie de prendre confiance en moi, pas ce "moi je sais moi je sais tout" arrogant, mais être préparée, formée. Il parait que je semblais sure de moi l'autre fois - mais ce qui compte, c'est que je ne me suis pas formatée, au moule des autres.
Je n'avais pas envie de faire un plan, ici tu tournes à gauche, puis à droite, tu tapes sur l'occiput et tu bombes le front pour devenir quelqu'un. Je ne l'ai pas fait, et me suis achetée un nez de clown.
Je n'avais pas envie d'embellir le monde, Oh mais c'est incroyable qu'il y ait ça, je vous aime, je ne suis qu'amour. Je ne le fais pas, mais je fais des points de l'amitié.
Je n'avais pas envie d'être hystérique. Je ne le suis pas.
J'avais envie de me laisser pousser les cheveux. Et quand j'ai envie de les couper, je les coupe. You cut her hair.
Je n'avais pas envie de savoir cuisiner, de développer un quelconque goût culinaire, afin de pouvoir manger mes pâtes froides si j'ai la flemme de les faire réchauffer.
Je n'avais pas envie de parler aux gens pour parler aux gens et mettre +1 sur mon compte de gens nouveaux du jour.
J'avais envie d'avoir des amis, mais je les avais déjà, et je les ai encore.
de me trouver pas trop laide, et je me fais abordée par des psychomeurtriers polymorphes refoulés.
Je n'avais pas envie d'étaler mes émotions, ce qui m'arrive aux badauds. J'ai compartimenté ma vie, je suis froide et cynique, mais je trouve ça très drôle.
J'avais envie de ne plus être mâle dans ma peau, j'ai arrêté d'acheter FHM et L'officiel du slip kangourou.
Je n'avais pas envie non plus de me définir par les vêtements que je porte, alors toute nue je marchais, l'habit à la main, l'habit à la main c'est peut-être pas malin, l'habit à la main, l'habit à la main, Ah ah ah ah ah ah ah, je marchais toute nue, je marchais toute nue, je marchais sur le chemin, le costume à la main.
Je n'avais pas envie de répéter des réflexions que j'aurais pu piquer ici ou là, mais je me suis néanmoins engueulée pour le référundum. J'espère d'ailleurs bientôt pouvoir remplacer Gérard Miller.
Je n'avais pas envie non plus de me définir par ma chambre, son organisation. Et puis je fais partie du comité des gens qui mettent des choses sur d'autres choses.
Je n'avais pas envie d'avoir des envies pour avoir des envies pour avoir des envies d'envies.

Je ne revendique pas mes envies. Je revendique ce que je fais.

Dialogue de sourds, t'as raison.
C'est surtout que je ne vois pas où tu veux en venir.

Que j'ouvre les yeux et me rende compte de ma niaiserie et superificialité, de mon arrogance et de mon orgueil, de ma médiocrité et de mon ridicule, de ma bêtise et de mon ignorance, de ma perpétuelle incohérence, de ma stupidité?

Que je suis une arrachë-coëur pathétique?