| Avec des si, elle scierait |

Dans moins d'une semaine on se retrouve sur scène, on n'est pas près du tout, la répèt' d'aujourd'hui était catastrophique et c'est même pas drôle. Vendredi, 20h30, la lumière éblouira notre minable prestation et moi j'aurai une boule au ventre et je m'en voudrai. Je ressaserai tout ça et je me dirai "Si seulement j'avais répéter mon texte un peu plus avant..." Et puis les fous rires nerveux incontrôlables. Humpf.

Et puis le triste compte à rebours. Encore 4 semaine, vingt jours, vingt lamentables jours avant la fin.

Des perspectives pas très réjouissantes, d'ailleurs. Travaux à rendre, stress et nuits blanches seront de la partie, imploser un peu, pour changer. Ne plus pouvoir me maîtriser et m'laisser submerger. Incapable de gérer quoi que ce soit. Je me laisse envahir par mes émotions. Pauvre créature pathétique que je suis. Toujours à m'foutre la barre plus haute, à vouloir atteindre la perfection et finalement, me retrouver perdue au milieu de mes trop grandes ambitions. Même si à la fin, je triomphe [presque] toujours. C'est la moindre des choses, de réussir. Je dois dire que je m'en suis bien sortie. Critiques de mes profs plus que bonnes. Que demander de plus. Je ne sais pas. J'en veux toujours plus, justement. Je ne me content jamais. Eternelle insatisfaite. Ca m'tire en avant, c'est p'têtre bien. Mais je m'écroûle parfois et me crève, à force. Ca m'dégoûte un peu de la vie, aussi. Je ne sais pas ce que je veux, au fond. Je veux continuer sur mon petit monticule de réussites et refuser l'échec? Abhorer l'échec, la médiocrité? Non, ce n'est même pas ça. Je sais que je suis médiocre, parfois. Oui, parfois. Mon orgueil reprend toujours le dessus. C'est vrai, j'veux pas me mentir à moi-même, j'aime briller et me recevoir les honneurs, mais ce n'est pas le plus important pour moi. Je veux surtout vivre pleinement, intensément chaque chose que je fais.  Me fondre toute entière dans chaque acte, si minîme soit-il.
Et je n'y arrive pas -toujours. Non, je ne pense pas que je le fasse juste pour être reconnue. Je fais ça pour trouver un sens. Sauver des idéaux? Je nage dans le flou de mes idées. Je théorise sur rien et me fatigue moi-même. En constante et éternelle contradiction envers moi-même.

Cette semaine s'annonce moche, noire et triste. Elle me fait peur. J'aimerais la survoler, avec quelques crayons de couleurs, rayer les jours de marées noires. Mais qu'est-ce que je veux au fond?

Faut que je nettoie le dessous des ongles. Et que je les coupe.

Pfiou. Je me sens en confusion totale. Oh et puis tout m'agace, en ce moment.

Et je veux retrouver ma voix.

Même que demain soir je vais sûrement louper cette fête de classe dans un chalet, au bord du lac. Si seulement je m'étais remuée un peu plus tôt. Je n'aurais pas toute cette merde qui traîne. Arf.