| Avec des si, elle scierait |

Un peu de vague à l'âme. La fin de l'année qui se sent, se respire, dans les couloirs, les casiers qui se vident, leur dernier jour, ils ont terminé leurs exams, ils s'en allaient ce soir, je n'ai même pas pu revoir mon Sourieur, pas pu le graver dans ma mémoire, pas pu imrpimer ses traits en moi, pour ne pas oublier, pour m'en rappeler quelques fois, un sourire aux lèvres, car c'était du vent, c'était juste des sourires et des regards, mais c'était tout d'même ça... Et puis les gens partent, ça m'fout l'cafard tout ça, 'me dire que cette heureuse -même si éprouvante- année touche à sa fin, oui, ça m'brise le coeur. Ca me morfond dans ma nostalgie avant l'heure.
C'est inestimable, tout ce qu'ils m'ont apporté, jour après jour, tout ce que j'ai vécu, tout ce que j'ai découvert, ce que j'ai aimé, ce que j'ai fait. Arf, la fin, je la veux, car ça ne serait plus pareil, si c'était éternel, la fin je la veux, car plus personne n'a de courage, la fin je veux, mais putain qu'est-ce que ça sera douloureux. Ces gens, ces inconnus du début, sur qui j'étais pleine de préjugés, ces gens bien plus âgés que moi, parfois dix ans de différence, ces gens de tout coin d'la Suisse, ces gens de cultures et vies aux extrêmes les unes des autres, ces gens je les aimés. Mal peut-être, j'l'ai p'têtre pas assez montrer, mais arf, au fond, ils le savent, j'espère, même si je pars.

Et aujourd'hui, on terminait le travail sur les cubes, on a passé l'après-midi dehors à sprayer, c'était chouette. Et puis à midi, on a mangé ensemble, dans l'herbe, avec M. et F., pis ça m'a fait drôlement plaisir. Ils voulaient manger chinois, alors on a mangé chinois. Ils m'ont raconté Berlin, on a raconté la rue à M. qui marchait les yeux fermés, on a parlé d'chez nous, des gens, de tout, de rien. M. m'époustouffle, elle me met pleins d'étoiles dans les yeux, quand elle parle. Et puis, je me sentais drôlement bien, là, avec eux. Pas de gêne, pas de peur de parler, pas de timidité ridicule, juste cette ambiance, les mots qui coulaient.

En fait, je me rends compte que je suis toujours plus timide, je ne sais jamais quoi dire, comment réagir, alors j'éclate de rire dès que je suis gênée. Dès qu'on est plusieurs, j'me sens toute perdue.

Samedi, c'est mon nann'iversaire, avec 4 mois de retard, mais tant pis. Il fera soleil j'espère. On ira se promener, se perdre dehors. Je prendrai mes petis paniers en osier, des couvertures, on pique-niquera dans l'herbe, on sera jeunes et jolies, naïves et niaises, mais ça me plaira. J'espère.

Et s'il pleut. Bah s'il pleut je me fâcherai tout rouge.

Je me suis offerte "Nos plus belles années". Trop d'bonheur.

Et merde pour demain, j'ai rien à donner. Arf.